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vanille300

Les îles Galapagos doivent leur nom à la forme particulière de la carapace de plusieurs de ses tortues terrestres. Celle-ci rappelle une selle de cheval, galapago en espagnol.

On compte une dizaine de sous-espèces de tortues, et elles ont toutes une forme unique, selon l'île où elles vivent. La population globale de tortues géantes serait de 15 000 à 20 000 individus. Elles ont une longévité d'une centaine d'années, parfois plus, mesurent 1,5 m et affichent un poids de 250 kg.

Paradoxalement, même si elles symbolisent l'archipel depuis fort longtemps, aujourd'hui, rares sont les visiteurs qui ont l'occasion de pouvoir les observer en pleine nature. Par exemple, le volcan Alcedo dans l'île Isabella, là où on retrouve la sous-espèce la plus nombreuse, environ 5000 individus, est maintenant interdit aux touristes. Si bien que si on veut être certain d'observer des tortues terrestres aux îles, il faut visiter la station de recherche Darwin, à Puerto Ayora, dans l'île de Santa Cruz. Une visite inscrite au calendrier de la presque-totalité des croisières.

Ce centre de recherche international mène avec succès un programme de reproduction en enclos, afin de maintenir les populations dans certaines îles.
Plus de 2500 bébés tortues de 3 à 4 ans ont été réintroduits ici et là, et le taux de survie atteint 80 %. Par exemple, en 1964, la race vivant dans l'île Española comptait à peine trois mâles et 12 femelles. Depuis cinq ans, plus de 1000 bébés y prolifèrent à nouveau.

C'est que les tortues terrestres, les oiseaux, les iguanes et les petits mammifères endémiques sont menacés par tous les animaux importés au fil des années, volontairement ou pas.
Au premier chef, la chèvre qui est vite revenue à l'état sauvage et qui s'est alors multipliée à une vitesse phénoménale. Elle dévore et piétine la végétation dont se nourrissent les tortues, détruit les nids lors de son passage.

Apparues en 1969 dans Isabela, la plus grande des îles, les chèvres ont atteint rapidement le nombre de 100 000. Un programme d'éradication totale vient tout juste de se terminer à coût de plusieurs millions. Le ruminant a aussi été éliminé de la petite île Española, mais il faudra investir une fortune pour mener la tâche à bien un peu partout. Chiens, chats, porcs, rats, fourmis menacent aussi la faune locale, notamment les iguanes terrestres et les oiseaux.

Depuis quelques années, les larves d'une mouche vraisemblablement importée du Brésil ou de Trinidad dans une cargaison de fruits s'en prennent aux oisillons des célèbres pinsons de Darwin. Jusqu'à 25 % des nichées en meurent. Ces oiseaux endémiques ont été au coeur de l'élaboration de la théorie sur l'évolution de Darwin, car les 13 espèces qui jadis n'en faisaient qu'une, se sont développées différemment d'une île à l'autre.

De nouvelles plantes acclimatées aux îles menacent aussi la flore locale en raison de leur capacité d'invasion. Ne soyez donc pas surpris si vos bagages sont ouverts et examinés à votre arrivée dans l'archipel. Des précautions pour éviter l'entrée de matériel végétal ou animal.

Il a fallu des millénaires à la nature pour nous donner les Galapagos.
Moins d'un siècle aura suffi pour menacer cet environnement unique au monde.
 
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