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L'orang-outang d'Indonésie menacé

vanille300
   Posté le 24-02-2007 à 13:53:11   

Ils sont moins de 60.000 et leur habitat, les îles de Sumatra et de Bornéo, est de plus en plus menacé par l'homme à tel point que les écologistes redoutent la disparition totale des orangs-outangs dans le courant de la prochaine décennie.

La culture sur brûlis, avec des centaines de feux déclenchés par les agriculteurs, les propriétaires de plantations et l'industrie de l'huile de palme, mais aussi le braconnage sont responsables de la mort d'un millier de primates par an, estime Hardi Baktiantoro de la Fondation pour la survie de l'orang-outang à Bornéo (BOS).

En 2006, les feux de forêt ont été parmi les pires des dix dernières années, enfumant l'atmosphère où il devient très difficile de respirer et où la visibilité ne dépasse pas quelques mètres. On estime qu'environ 800.000 hectares sont partis en fumée l'an dernier à Bornéo, selon le forum d'ONG indonésiennes Walhi.

"Je pense qu'on a perdu plus d'orangs-outangs que d'habitude", estime Baktiantoro, qui se rend souvent dans la forêt de Bornéo pour tenter de sauver les grands singes à longs poil roux. Lorsqu'on en repère un dans une zone menacée par les flammes et les fumées, l'animal est endormi à l'aide d'une fléchette et placé temporairement dans une réserve.

Les feux de forêt ont pour principal conséquence de pousser les orangs-outangs vers les plantations à la recherche de nourriture. En réaction, les agriculteurs les chassent à l'aide de machettes, de bâtons ou même d'armes à feu.

"Parfois ils détruisent des hectares entiers et dévorent les bourgeons", accuse Muji Harto, un employé d'une exploitation d'huile de palme dans le district de Lamandau situé dans la province de Kalimantan-Centre (Bornéo). "On sait que c'est une espèce menacée, mais qu'est-ce qu'on peut faire?", interroge-t-il.

Les petits exploitants agricoles affirment que les vrais responsables sont les grands industriels de l'huile de palme, qu'ils accusent de pratiquer la culture sur brûlis à une vaste échelle, noyant les régions sous une épaisse brume.

Et quand l'homme rencontre l'orang-outang, dont le nom en malais signifie "homme de la forêt", ça se passe mal pour le grand singe. Ainsi, plus de la moitié des 45 animaux recueillis et soignés dans les dernières semaines de l'an dernier à Bornéo avaient des blessures pour le prouver, selon Anand Ramanathan, membre du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), une ONG basée à Washington.

Si certains des primates souffraient de problèmes respiratoires et de brûlures, la plupart souffraient des blessures infligées par l'homme, a-t-il ajouté, évoquant des mains coupées, des visages balafrés et des impacts de balle.

Baktiantoro ajoute que les bébés orangs-outangs, dont la mère est tuée, sont souvent capturés pour être transformés en animal de compagnie ou vendus à l'étranger. "Beaucoup de ces orphelins sont vendus à l'international", explique-t-il depuis un centre de soins situé dans le district de Nyaru Menteng où quelque 400 primates, dont un quart sont des orphelins, sont patiemment préparés à être réintroduits dans la jungle.

Mais même si ces orangs-outangs ont eu la chance de survivre une année de plus, les agriculteurs affirment qu'ils pratiquent la culture sur brûlis depuis des générations et qu'ils n'ont aucune raison de s'arrêter.

Fondation BOS: http://www.savetheorangutan.org.uk